Le trouble du spectre de l’autisme
Nous en entendons parler de plus en plus dans les médias, mais qu’est-ce que réellement le trouble du spectre de l’autisme (TSA)?
En cette journée mondiale de la sensibilisation de l’autisme, nous vous ferons part des principales caractéristiques associées à ce diagnostic. Jean-Christophe, un jeune homme vivant avec cette condition et bénéficiant de nos services, nous a généreusement partagé son vécu.
Peut-être avez-vous déjà entendu d’autres termes pour définir cette problématique tels que trouble envahissant du développement ou Syndrome d’Asperger. Le terme trouble du spectre de l’autisme est, depuis 2013, le seul terme reconnu par la communauté scientifique pour définir cette condition.
Comme tout le monde, les personnes autistes sont uniques, avec leurs défis et leurs forces, alors, loin de nous l’idée de généraliser! Néanmoins, certaines caractéristiques sont généralement communes chez ces individus. Il s’agit des difficultés sur le plan de la communication et des interactions sociales, puis le caractère répétitif ou restreint de certains comportements et intérêts. Le degré d’atteinte et le niveau d’autonomie varient de façon considérable d’une personne à l’autre.
L’autostimulation
Chaque être humain utilise des mécanismes d’autostimulation afin de se rassurer, de se détendre ou de gérer son anxiété.
Les personnes neurotypiques (personnes non autistes) ont généralement une conscience plus grande des normes sociales et de ce qu’elles projettent aux yeux des autres. Ainsi, les stratégies d’autostimulation passeront souvent inaperçues.
Pour les personnes vivant avec un TSA, l’importance accordée à leur image est souvent moins importante. Certaines stratégies employées peuvent donc paraître un peu étranges aux yeux des autres. À l’instar de bien d’autres personnes atteintes de cette condition, Jean-Christophe a des stratégies d’autostimulation bien à lui. « Avant de toucher des objets ou de placer des fruits par exemple, je me frotte les mains entre elles ou sur mes pantalons, c’est de l’autostimulation. »
Hyposensibilité ou hypersensibilité
Les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme ont des perceptions sensorielles bien différentes des autres. À différents degrés, l’exposition à certains stimulus comme des odeurs, des goûts, des textures ou des bruits peuvent avoir pour effet de provoquer un inconfort marqué, voire même une importante détresse, ou au contraire, un sentiment de bien-être, de calme et de sécurité chez l’individu.
Pour Jean-Christophe ce phénomène prend différentes formes.
« Je mange souvent la même chose, c’est bien rare que je change mon alimentation. »
« La poignée de main ou quand quelqu’un me touche et que je ne suis pas à l’aise, ça me reste sur la peau et ça peut durer quasiment une semaine, je ne me sens pas bien. »
Les intérêts restreints
Il est fréquent pour ces individus d’avoir un intérêt très marqué pour un ou deux sujets. Ainsi, ils peuvent passer tout leur temps libre à faire des recherches afin de connaître leur sujet de prédilection sur toutes ses coutures.
Certains d’entre eux sont capables de monopoliser une discussion pendant des heures pour parler de leur intérêt si on ne les interrompt pas. Contrairement à la plupart des neurotypiques, ils ne comprennent pas toujours que ce genre de comportement est contraire aux règles sociales et ne saisissent pas le désintérêt ou le malaise chez leur interlocuteur. En effet, ils ont de la difficulté à cerner les émotions et le non-verbal.
Jean-Christophe n’échappe pas à ce phénomène. « Moi c’est l’informatique et les voitures, je m’informe beaucoup, j’en parle beaucoup, et je m’instruis énormément. »
Les normes sociales
Pour les neurotypiques, ces apprentissages se font naturellement, car nous avons la capacité de généraliser les apprentissages et d’adapter naturellement notre comportement selon la situation. Les personnes autistes ne parviennent pas à respecter les normes sociales de façon instinctive. Par contre, si on prend le temps de leur expliquer et avec beaucoup d’effort, ils finiront par y arriver.
Pour illustrer cela, Jean-Christophe nous a fait part d’une anecdote intéressante. Alors qu’il travaillait dans une usine, il avait appris qu’il était accepté de faire des blagues d’un certain registre. Plus tard, alors qu’il occupait un emploi préposé aux bénéficiaires, son employeur a dû intervenir auprès de lui concernant certains de ses propos. Il a alors compris que ce qui est bon à dire dans un contexte ne l’est pas forcément dans l’autre. « Moi j’ai appris ça et c’était naturel dans mon milieu de travail. »
L’humour et le second degré
Les personnes ayant un TSA ont de la difficulté à comprendre le second degré, les expressions et à lire entre les lignes. Ils ont donc plus difficilement accès à certains styles d’humour. En revanche, comme à peu près tout le monde, ils aiment rire et créer de l’humour, même si celle-ci n’est peut-être pas toujours volontaire.
« Le sarcasme, je ne comprends toujours pas. Apparemment, j’en fais, mais sans le vouloir. »
Ah oui, et à la fin de notre entretien, Jean-Christophe nous a réclamé « 50 piasses » pour son temps. Alors, qui a dit que les autistes n’avaient pas d’humour?
Les forces
En raison de leurs caractéristiques particulières, certains atouts peuvent leur être associés. Comme ils ne sont pas à l’aise avec le changement et qu’ils apprécient leur routine, cela peut en faire des personnes loyales, stables et fidèles, que ce soit en couple, en amitié ou en emploi. Lorsqu’ils sont bien quelque part, ils ne veulent pas perdre cela.
De plus, ce sont des gens rigoureux et perfectionnistes. « Quand on aime quelque chose, on va vraiment s’investir ». Ils ont une façon bien à eux de voir la vie. Ils sont souvent moins conscients des attentes sociales, ce qui peut mener à des idées novatrices et originales.
Chez Orientation Travail, nous pouvons accompagner les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme et bien d’autres clientèles dans leur recherche et leur maintien en emploi. « Avant de venir chez Orientation Travail, ça ne s’est pas bien passé parce que je n’étais pas bien accompagné. Maintenant, ça se passe beaucoup mieux au travail. ».
Si vous vous reconnaissez dans la situation de Jean-Christophe ou si vous souhaitez simplement obtenir des informations sur nos services, n’hésitez pas à communiquer avec nous au 819 822-3226.